Le Temps qui reste
Un film de François Ozon
Avec Melvil Poupaud, Jeanne Moreau, Valeria Bruni-Tedeschi, Daniel Duval…
Le nouveau film de François Ozon (8 Femmes, 5x2) raconte l’histoire d’un jeune homme, Romain, photographe de mode imbu de lui-même, brûlant la vie des deux côtés, auquel on découvre un cancer généralisé.
Ne lui restant plus que peu de temps, il essaye de se retrouver, retrouver la pureté de ce qu’il fût enfant, il essaye de voir un peu plus clair dans sa propre vie. Le temps qui reste….
Ozon a réalisé un film court (à peine 1h30) mais qui va à l’essentiel, collant à son personnage, ne s’éparpillant pas sur les autres histoires de sa vie, les évoquant avec subtilité et distance. C’est surtout un film qui est une belle réflexion sur la vie et la réaction face à la mort, implacable, d’un jeune homme qui avait encore tant à offrir.
Le cinéaste ne porte pas de jugement, ni ne cherche à donner quelque réponse à son histoire, ni à soulever de question « d’éthique », comme l’auto-détermination face à la maladie, choisir de vivre et de se battre ou alors accepter le destin et profiter des derniers instants.
Porté par l’admirable interprétation de Melvil Poupaud, réellement magnifique, plein de grâce, d’énergie et d’élan, accompagné de seconds rôles appréciables comme ceux de Jeanne Moreau, Valeria Bruni-Tedeschi ou encore Daniel Duval, Le Temps qui reste se laisse suivre avec émotion et respect.
La réalisation d’Ozon ne souffre pas de faiblesse, tout y est très soigné comme d’habitude : photographie très réussie, musique judicieusement choisie, cadrage net. Ozon flirte parfois avec la sanctification de son personnage, le filmant tel une icône, le figeant ainsi, au-delà de son histoire, dans son propre destin.
Ozon libère un peu de lui-même dans ce film, qui après Sous le Sable, marque le second volet d’une trilogie sur le deuil.
Le Temps qui reste est un film à découvrir le 30 novembre dans les salles françaises, et à ne pas manquer.
Arnaud Meunier
16/11/2005